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Jocelyn MAILY

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Romancier amoureux des États-Unis

Jocelyn MAILY est un inconditionnel des États-Unis et découvrir le pays au volant d'une vieille américaine constitue une de ses occupations majeures. Il se rend régulièrement en Alabama, en Louisiane et au Mississippi. Le charme étrange de leurs petites bourgades endormies où rouillent les carcasses dans la moiteur de Dixieland ont su l'envoûter, au même titre que le blues, les champs de coton et leurs fantômes ... 

Avec Loozana Blues, Jocelyn avait réussi un beau coup de maître ! On ne connaissait de lui que sa thèse de doctorat, "le populisme dans le sud des États-Unis au XXe siècle", thème qui lui est cher puisqu'il ressort de sa fiction "Loozana blues". Avec ce premier roman, force était de constater qu'il maîtrise l'art de la rédaction, du suspens et de l'action avec un aplomb certain pour un néophyte en écriture !

Alors, quand quatre ans plus tard, l'auteur récidive avec Des os et des ailes, un "road-movie" qui trouve le cadre idyllique de l'Alabama, on ne pouvait que s'attendre à du bon ! Et c'est le cas ! 
Si vous recherchez de l'exotisme, de l'aventure, du suspense et de la romance, c'est ici qu'il faut marquer votre empreinte : auprès des ouvrages de Jocelyn Maily !

 

Portrait jocelyn et sandrine pour site

Sylvain SAVOIA - un dessinateur talentueux

Biographie (extrait du site de l'éditeur DUPUIS : 
http://www.dupuis.com/auteurbd/savoia/308)

 Né à Reims le 30 septembre 1969, Sylvain Savoia copine avec Jean-David Morvan, lui-même né dans la même ville le 28 novembre 1969. Ils abordent ensemble la BD dans le fanzine HORS GABARIT en 1985. 

Sur un scénario de Morvan, Savoia publie en 1993 son premier album, "Reflets perdus", aux éditions Zenda. Savoia introduit dans l'équipe Philippe Buchet et va partager avec lui le dessin des deux premiers tomes de la série "Nomad" ("Mémoire vive" en 1994, puis "Gai Jin" en 1995) sur scénarios de Morvan.
Savoia reprendra ensuite seul le dessin des trois volumes suivant ("Mémoire morte", "Tiourma", "Mémoire cachée", de 1996 à 2000 chez Glénat).

Pour assurer la régularité de leurs productions, Morvan, Buchet et Savoia fondent en octobre 1994 à Reims l'atelier 510 TTC où s'intègrent également le dessinateur Tranktat et le duo des coloristes Christian Lerolle et Franck Gureghian, surnommés les Color Twins. Parallèlement à la réalisation de "Nomad", Savoia oeuvre fréquemment depuis 1996 dans la publicité, les affiches, la communication d'entreprise et les livrets de formation professionnelle.

Toujours avec son complice Morvan au scénario, il lance en 2003 la série policière "Al'Togo" chez Dargaud en 2003. C'est néanmoins sa compagne, Sowa Marzena, qui va l'inciter en 2004 à illustrer les souvenirs de sa jeunesse passée en Pologne et il s'élabore un tout autre style graphique pour la série "Marzi", dont "Petite Carpe" sera le premier volume en 2004 aux éditions Dupuis. Des histoires pleines de charme, d'humour et d'exotisme pour le public franco-belge habitué dès la naissance à l'abondance dans tous les domaines.

 

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Jocelyn MAILY

DES OS ET DES AILES

SORTIE PRÉVUE DÉBUT MAI 2020

S'inspirant des magnifiques paysages des Appalaches, cette chaine de montagnes du Sud des États-Unis, au cœur du Tennessee et de l'Alabama, l'auteur, dont l'imaginaire se nourrit des us et coutumes locales, nous entraîne dans un passé marqué par le fer de l'histoire.

Ce roman se lit quasiment d'une seule traite, tant les péripéties et l'esprit sont mis à dure épreuve. Vous n'aurez qu'une hâte : demander à Jocelyn d'écrire au plus vite la suite !

 

Des os et des ailes pourweb 1

Présentation succincte du deuxième roman de Jocelyn Maily

RÉSUMÉ

Trois squelettes dans une cave à Sissonne... Trois plaques militaires disparues... Trois personnes en quête de vérités... Mais lorsque le héros principal se trouve impliqué malgré lui dans un meurtre, une fuite éperdue, le tout dans un scénario mêlant les deux guerres mondiales, l’énigme du départ devient un jeu dangereux dans l’Alabama... Entre Survivalistes, magnat de l’industrie et les beaux yeux de Sandy, vivez cette palpitante aventure à la conclusion déroutante !

LA COUVERTURE

Sylvain SAVOIA - un dessinateur talentueux et reconnu
(auteur BD, entre autres, de Marzi : petite carpe - Les esclaves oubliés de Tromelin)

Également à l'origine de la couverture de "Loozana Blues", roman d'aventures de Jocelyn Maily, Sylvain Savoia récidive avec cette superbe image. 


 

 

DES OS ET DES AILES

CHAPITRE 1 (extrait)

— …Et c’est la raison pour laquelle Tocqueville, non seulement est un précurseur, mais se pose également en véritable philosophe, grâce à la puissance de son analyse, notamment sur le désir d’égalité entre les hommes…

La stridente sonnerie retentit soudainement, libérant des étudiants manifestement empressés d’en terminer, du moins pour aujourd’hui, avec les affres de la science politique. J’avais à peine le temps de leur recommander, pour les vacances à venir, la lecture d’un chapitre spécifique de « De la démocratie en Amérique ». La pièce se vida rapidement, à l’exception de quelques habitués qui préféraient rallumer leurs portables et bavarder entre eux avant de sortir tranquillement de cours.

Je m’étirai un bon coup, en regardant machinalement à travers la grande baie vitrée qui surplombait le campus. En cet après-midi d’un beau vendredi de la fin du mois de septembre, le soleil inondait les montagnes alentour. L’université des Appalaches de Boone, en Caroline du Nord, prenait des allures de carte postale grâce à l’explosion des couleurs de la forêt omniprésente. Un très beau spectacle, dont je ne me lassais jamais.

Après avoir remballé mes affaires, j’éteignis l’ordinateur portable, quittai la pièce  et me dirigeai dans les couloirs vers la sortie. Auparavant, je repassai à la salle des professeurs, saluai quelques collègues et pris mon courrier. Rien de bien intéressant ; j’avais tout le temps de boire un café. 

C’était le début de week-end et de congés ; une fébrilité toute particulière agitait les étudiants, car ils vivaient les derniers moments de détente en extérieur. Pêche, camping et feux de camp étaient au programme avant l’arrivée des premiers frimas. Tous vivaient le temps des ultimes bitures nocturnes, quand on s’endort la tête pleine d’étoiles et les mains baladeuses... Quand on se réveille avec de la moquette dans la bouche ou la tête dans un concasseur à ferraille.

Sur le parking, l’effervescence était palpable. Çà et là, on se lançait des blagues ou des défis, on se donnait rendez-vous dans quelques heures, on comparait les options de son véhicule. De grosses cylindrées tout-terrain rivalisaient en équipements ; jet-skis, canoës, grandes barques motorisées et pour les plus aisés, Christ Crafts ou petits bateaux de plaisance. L’ensemble de la production des derniers modèles de Détroit était sous mes yeux. Des Dodge 1500 à roues jumelées, des Ford F-150 Shelby : ces monstres grondaient furieusement comme une meute de chiens prête à dévorer l’asphalte. Fièrement, des gamins enclenchaient la boite automatique avec la fausse nonchalance qui n’appartient qu’aux présomptueux. Les bimbos blondasses qui les accompagnaient couinaient en jouant les précieuses, mais surtout les ridicules. La première étape consistait à remplir le coffre de bières, la seconde à trouver de l’herbe, la dernière à consommer le tout dans n’importe quel ordre, mais surtout beaucoup, et souvent, trop. Boone était bien l’université haut de gamme que l’on m’avait indiquée lorsque je prenais mon poste quelques mois auparavant : belle région, beau campus, superbe bibliothèque, enseignement de renommée qui attirait tout le gratin de l’élite jusqu’à Washington. Bel établissement, presque anachronique avec l’histoire locale constituée de misère et de bons d’alimentation. Au cœur des montagnes des Appalaches, elle était le joyau dans le tas de charbon.

Je laissai le parking se vider et rejoignis ma vieille Pontiac qui achevait paisiblement de rouiller. La portière grinça, puis je m’affalai dans le siège défoncé. Il faisait encore chaud pour la saison et je dus rouler les vitres baissées, la radio crachotant une ancienne chanson de Randy Travis. Je quittai le campus par l’est et me rendis vers le centre-ville tranquillement. En franchissant le vieux pont en ferraille qui enjambait la rivière Creek, je me remémorais la Louisiane, cette belle région que j’avais dû quitter quelque temps plus tôt. Je ne voulais pas rester en France et c’est un peu par hasard que j’avais postulé à ce poste d’enseignant. Apparemment, avoir un professeur français ajoutait au prestige de l’institution ; vu ce que j’étais rémunéré, je m’en étais accommodé sans trop de difficultés.

Je sortis de la ville par la 421 et m’arrêtai dans une petite station-service. Je pris vingt gallons d’essence plombée et deux paquets de cigarettes. La mamie qui me rendit la monnaie venait juste de prendre son service, elle serait là jusque quatre heures du matin. Elle se déplaçait difficilement au milieu des cartons emplis de chips au vinaigre, des boites de distributeurs de bonbons Pez et des bidons d’huile Penzoil. Quand on n’a pas de retraite, on doit continuer, sinon, on crève dans la rue. Dehors, un vieux noir bricolait une antique dépanneuse qui avait sûrement connu la présidence Eisenhower. Ça fleurait bon la campagne alentour. Je regagnai sans encombre Wilkesboro après une petite heure de route. Je préférais le calme de cette bourgade plutôt que le chic outrancier de Boone. Et puis à mon âge, les nuits sont faites pour dormir.

Ma voiture tomba en carafe juste devant mon garage ; la pompe à essence faisait de nouveau sécession. On était dans le Sud, c’était une attitude convenable. Atteint d’une crise de procrastination aiguë, je décidai de réparer cela le lendemain et m’abandonnai avec extase à la recherche de houblon fermenté bien frais. Mon répondeur téléphonique clignotait ; j’embarquai le combiné avec moi et me vautrai avec délice dans mon siège Adirondack en bois, les doigts de pied en éventail, en contemplant le soleil qui tombait majestueusement sur la chaîne de montagnes au loin. Bientôt, ce ne serait qu’une étendue bleue et la nuit sèmerait ses brouillards énigmatiques sur le plus ancien parc préservé du continent nord-américain.

Tout à cette félicité retrouvée, j’en oubliai presque le téléphone. J’interrogeai le répondeur distraitement. Un seul message, de France : 

— Salut l’Américain, c’est Jean-François. Si tu n’as rien à faire dans les semaines qui viennent, viens faire un tour ici. Tu dois rouiller à jouer l’intello ; j’ai du boulot pour tes muscles flasques ! En plus, je te réserve une tenue de spéléo… Prends ta lampe-torche, ça devrait te plaire… appelle-moi quand tu seras à Roissy.

Surpris, j’écoutai le message une seconde fois. Je n’y comprenais pas grand-chose. Cet ami m’appelait de son village de Sissonne, dans l’Aisne, un ancien camp militaire bien perdu au milieu des champs de betteraves. Hormis son cimetière allemand de la Première Guerre mondiale et son église, ce n’était pas vraiment le genre d’endroit qui donne envie d’y planter son camping-car. Pourquoi me parlait-il de boulot et surtout de spéléologie ? Il n’y avait rien sous terre dans ce patelin… 

Impossible de le rappeler maintenant, il était trois heures en France. Je décidai d’attendre le lendemain pour prendre contact.

Je me couchai et trouvai tardivement le sommeil, la tête emplie de ce message bizarre.

 


LOOZANA BLUES

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Tout le monde a un jour besoin d'une pièce auto pour sa voiture, et quoi de mieux qu'une casse pour trouver la perle rare ? En recherche d'une portière pour une belle américaine, le héros de "loozana blues" ne se doutait pas qu'il allait parcourir plusieurs milliers de kilomètres pour tenter de percer le mystère lié à une photo d'un goût douteux... 

Entre les services secrets parisiens et la campagne d'un homme politique au passé incertain, plongez dans cette aventure palpitante et à la fois écologique, au coeur des bayous de Louisiane. La curiosité est un vilain défaut : là encore, ce précepte prend tout son sens !

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CHAPITRE 1

 

—  Quoi qu’vous voulez ? 

 Je regardai le gars qui se tenait en face de moi. Je lui répétai que j’étais venu chercher un panneau de portière pour ma Pontiac Grand Prix,  

 — Une de 1966, parce que les modèles sont différents ensuite. J’ai vu votre publicité dans le journal, et comme vous ne faites que dans l’épave d’américaines, j’ai pensé que vous auriez cela. 

Le type lâcha un pet sonore. Assez petit mais trapu, engoncé dans une cotte de travail qui semblait avoir été bleue dans un passé lointain, il devait approcher la cinquantaine, et l’état de ses mains trahissait, sous l’épaisse couche de crasse noirâtre qui imprégnait chaque pore de sa peau, des heures de dur labeur mécanique. Le plus impressionnant était sans aucun doute son visage, à la fois mou et bouffi, ruiné par une solide couperose ; il s’étalait en une large face de lune grêlée, entre deux petites oreilles décollées. Un nez de boxeur en renforçait l’aspect comique, mais la surbrillance quasi surnaturelle de ses petits yeux de goret ne m’inspirait aucune confiance. Solidement campé sur deux jambes massives, il attendait tranquillement le chaland et sereinement les services d’hygiène. Compte tenu de l’heure matinale, les effluves corporels étaient encore légers, mais au regard de l’allure générale du personnage, je me félicitai de ne pas être passé le voir en fin de journée. Sa dernière douche devait dater de son dernier rasage ; étant donné l’aspect bleuté du menton, j’estimai celle-ci à trois jours. J’eus confirmation de cette évaluation lorsqu’il me prit par la manche et me souffla :

 — Y’en a une au fond, après le corbillard. Une 66. Tu r’gardes si y a c’que tu cherches, et tu viens me l’dire. C’est nous qu’on démonte ici, pas les merdeux qui cassent tout. 

 Je me retirai poliment, en apnée, et lui demandai par où passer. Sans un mot, il pointa un énorme pouce crasseux à l’ongle rogné au-dessus de sa solide épaule. Il semblait épuisé d’avoir dit tant de mots d’un seul coup. Je suivis donc la direction indiquée, sous l’œil inquisiteur et suspicieux du roi de la carcasse. 

 Je franchis d’abord une sorte de couloir constitué de blocs de ferraille compactée, une espèce d’allée métallique d’une dizaine de mètres, avec des pieux soudés au sommet, reliés par un fin réseau de barbelés. Au bout de ce corridor digne d’une figuration de jeu vidéo, s’étendait le cimetière automobile proprement dit. J’avançai précautionneusement, cherchant à repérer ce fameux corbillard. De prime abord, l’ensemble était presque organisé ; d’un côté les pneus, les moteurs et organes de transmission, démontés et remisés sous des hangars soutenus par des piliers contre lesquels je n’aurais pas osé soulager ma vessie de peur de voir tout s’effondrer. De l’autre, gisaient des amas de portières, de capots, les carcasses numérotées posées sur des jantes, parfois même recouvertes d’une bâche. Mais plus loin, c’était moins clair, les modèles étaient mélangés et l’état général plus proche de l’abandon que de la conservation. Je marchai prudemment, mais j’étais  attiré par l’arête aérienne d’une aile de Chevy Impala 58, par la lourde calandre cubique d’une Buick Road master, ou par le galbe arrondi du toit d’une Plymouth 40. 

Il y a quelque chose à la fois de magique et d’effrayant dans les casses...

 

Date de dernière mise à jour : 06/01/2023