Jocelyne CATHELINEAU
Jocelyne CATHELINEAU
par elle-même...
Voilà l’exercice le plus difficile que j’aie jamais eu à faire… écrire ma « biographie ». Tous mes livres sont en partie autobiographiques, mais il n’y a que moi qui le sais ! Et quelques proches qui se reconnaissent.
Et puis, dire « elle »…. !!! J’essaie avec « je ».
Au fait, je suis née le 6 juin 1954 à Niort.
***
Je porte le prénom féminin le plus donné en milieu ouvrier en 1954, donc il paraît que je suis une « boomer ». J’ose dire que je ne m’en rends pas compte, le temps a filé si vite, et je m’étonne encore d’entendre mon (unique) petit-fils m’appeler « Mamie ». Les coups durs de la vie, une enfance pauvre dans une famille dissociée, des deuils, et de constants problèmes de santé… n’ont rien changé à ce que j’étais plus jeune. Quand j’ouvre un livre, quand j’écris, j’ai l’âge où j’ai commencé : cinq-six ans.
J’étais une enfant précoce et insupportable, j’exaspérais mes maîtresses d’école alors que j’adorais la classe et que je les admirais, rêvant dès la maternelle d’être à leur place… J’ai dû attendre l’âge de 42 ans pour réaliser mon rêve, après une carrière que je veux oublier à la Caisse d’Allocations. Je ne regrette de ces 21 premières années dans le privé qu’une chose : mon mandat de conseillère prudhomme, que je n’ai pu poursuivre lorsque je suis entrée dans la fonction publique d’État. Mais je ne suis pas du genre à regarder en arrière.
J’ai fait mes études dans le désordre, et pour la majeure partie d’entre elles, en travaillant. Je suis allée en fac sans bac, avec la capacité en droit passée avec le CNED et les cours du soir… si j’ai été autorisée à me présenter au concours de professeur des écoles, c’est parce que j’avais trois enfants… et j’ai passé et eu mon bac à 44 ans, après avoir commencé à faire classe ! Le diplôme dont je suis cependant la plus fière est le DCL Anglais, passé… alors que je n’en avais nullement besoin.
Juste après mes enfants et mon petit-fils, la grande affaire de ma vie a toujours été la lecture. Une journée sans lecture, une salle d’attente sans bouquin… nuisent gravement à ma santé mentale. Lire et écrire sont les deux versants d’une même passion. Et j’ai toujours écrit. J’ai dû commencer vers huit ans, avec les « cahiers de souris » où je racontais en les illustrant l’histoire d’une communauté de souris. On m’a fait envoyer au même âge quelques poèmes à la revue catholique « Bernadette », je le regrette ! Puis, j’ai eu des années des correspondants, anglais, bulgare, russe, sénégalais… tout en écrivant régulièrement au parrain de ma sœur. Et encore à mon amie d’enfance, dès que nous étions séparées une demi-journée. J’ai tenu un journal de mon adolescence à la quarantaine… Parallèlement, j’ai écrit des nouvelles, des romans, des contes, que je me suis appliquée à ne pas signer et à perdre, voire à détruire. La trentaine a vu le début des articles, pour des revues culturelles, puis pour la presse protestante. J’ai été correspondante de presse, onze mois.
Puis il y a eu un creux… une vie professionnelle très prenante, de gros soucis, un manque de temps (comment écrire quand on passe son temps libre en voiture, à visiter sa fille dans des hôpitaux éloignés ?) sont sans doute la cause. Plus un manque de confiance inhérent à ma situation du moment.
L’inspiration est revenue, comme une vanne qu’on ouvre, à partir de 2003. Pour celui qui m’a toujours dit « Tu es capable, je te fais confiance » j’ai recommencé, en évitant d’égarer mes productions. Tant qu’il a été en vie, j’ai écrit au moins un livre par an, et à partir de 2010, année de naissance de mon petit-fils, non seulement j’ai arrêté de perdre ce que j’écrivais, mais j’ai signé chaque ouvrage de mon nom, qui est aussi celui de Sam.
Le confinement, de nouveaux problèmes de santé qui m’ont clouée à la maison, la maladie puis la perte de mon ami n’ont pas tari la source. Écrire est mon équilibre, ma respiration, mon refuge.Éditer, je n’y pensais même pas… On m’a dit un jour « Écrire c’est le paradis, éditer c’est le purgatoire, vendre, c’est l’enfer ». Et je trouvais mes ouvrages de « family-fiction » trop personnels. Quand j’ai fait la connaissance de Pierre et d’Edi’lybris, l’idée ne m’a pas plus effleurée. Je me suis lancée dans une activité qui compensait un peu ma peine d’avoir dû quitter l’Éducation nationale pour cause de santé et de trimestres suffisants : la relecture et la correction des auteurs de la petite maison d’édition saint-maixentaise. Seuls les imbéciles ne changent pas d’avis, et me voilà désormais tentée par l’édition. Et projetée dans l’aventure de la souscription, en ne sachant absolument pas comment ça va se passer…
NOTA DE L'ÉDITEUR : le journal "LE PROTESTANT DE L'OUEST"
consacre un bel article à Jocelyne. Découvrez-le en cliquant sur l'image !
LE GRAND LIVRE
PREMIER CHAPITRE
Une giboulée de printemps vient de s’abattre sur Neuchâtel, très courte, et maintenant tout luit sous le soleil retrouvé : le pavé des rues, les feuilles nouvelles des arbres, les eaux claires du Seyon. Il est haut en cette période de l’année où fond la neige, sans qu’on s’inquiète d’une possible inondation. Le souvenir de crues catastrophiques est encore présent, mais on n’a jamais vu la rivière déborder deux années de suite.
À la première goutte, Blaise s’est prudemment abrité sous un porche. Son chargement de papier est soigneusement enveloppé, mais sait-on jamais ? Il attendra d’être sûr qu’il fasse tout à fait sec pour remettre un pied sur le trottoir et tirer le chariot. Cyprien le contremaître ne lui fera pas reproche de son retard. Il est le premier à dire qu’un bon livre commence par un papier de qualité, et aucune précaution n’est de trop pour que celui-ci, qui vient d’arriver au relais des diligences, parvienne intact à l’imprimerie…
Adossé contre la porte de bois d’un entrepôt, le garçon rêve. Une cloche tinte, c’est celle de l’office. Il n’est pas concerné. Neuchâtel depuis des années a adopté le modèle genevois : tous les enfants de six à douze ans vont à l’école le matin, et les prières et les offices sont compris dans ce temps de classe. Après le déjeuner, pris à la maison, contrairement aux enfants des familles aisées, Blaise travaille. Il est fier de dire qu’il est apprenti à la Société Typographique dirigée par Jean-Frédéric Ostervald, un homme aussi prospère que respectable. Bien sûr, le jeune garçon n’est pas encore affecté à la mise en page ni à la presse, ces tâches sont réservées aux compagnons formés, bien plus vieux que lui… pour le moment, il fait les commissions et chaque jour, il sillonne la ville pour récupérer les livraisons, porter les commandes, les messages… Il lui arrive même d’aller chercher le pain pour les ouvriers. Ses parents, de modestes teinturiers, arrivent à payer le maître d’apprentissage et entretiennent un grand rêve : un jour, leur fils unique sera ouvrier typographe. Ces livres de piété, qu’en bons Réformés ils savent déchiffrer, sortiront des mains de Blaise…
Un jeune garçon se glisse sous le porche, serrant contre lui une grande enveloppe. Pressé, il bouscule Blaise et lui présente ses excuses. L’apprenti le reconnaît tout de suite.
— René !
— Blaise ! Il y a longtemps qu’on ne s’était pas vus !
— Qu’est-ce que tu fais là ?
— La même chose que toi ! Je m’abrite ! Je ne voudrais pas que le courrier de mon maître se mouille…
— Depuis combien de temps est-ce qu’on ne s’est pas vus ? Un an ? Deux ? Alors qu’on est presque cousins ! Quelles nouvelles ? Moi je suis apprenti à la Société Typographique.
— Tu ne sais pas… que mon père est mort ?
— Mon Dieu, non ! Mais, en y pensant bien, on m’avait dit qu’il était malade…
— Il a souffert bien longtemps. Il nous a quittés il y a dix-huit mois.
— Comme c’est triste…
— Maman n’a pu garder l’atelier. Nous l’avons vendu pour rembourser les dettes contractées pendant la maladie de Père…
— Alors, où habitez-vous maintenant ? Je me souviens que votre maison était derrière l’atelier, dans une petite cour.
— Nous habitons tous les deux chez le patron de ma mère, Maître Descombes, le notaire.
— Je vois qui c’est ! N’est-il pas le frère d’Isaac Descombes, qui est un bon ami de mon maître et qui siège comme banneret au Grand Conseil ?
— C’est bien possible… Oui, Maître Descombes reçoit quelquefois le soir un homme important qu’il embrasse… ll a l’air bon… pas comme son frère ! Ah, Blaise, si tu savais…
— N’est-il pas un bon maître ?
— Pas du tout. Sous prétexte qu’il a payé une partie des dettes de Père et qu’il nous loge dans une petite dépendance de son hôtel, il nous traite comme des chiens… ma mère surtout…
— Est-elle obligée de rester à son service ?
— Comment pourrait-elle trouver un autre emploi, avec le logement en plus ? Maître Descombes connaît tout le monde ici… Elle n’a pas le choix. Moi non plus, qui lui sert de commissionnaire et qui soigne ses chevaux lorsque je reviens de ville.
— Ne vas-tu pas à l’école ?
— Je viens de passer l’âge… et de toute façon, je n’y allais pas. Pendant toute la maladie de Père, je suis resté à la maison pour seconder Maman. Lorsque nous avons dû emménager chez Maître Descombes, cet homme mauvais s’est arrangé avec le recteur – un obligé à lui, client de l’étude – pour que je n’y aille pas. Il a trop besoin d’un valet gratuit ! Mon cher Blaise, je devine que toi, tu sais lire comme ces Messieurs du Conseil ou comme les clercs de mon maître ! Pour ma part, il y a si longtemps que je ne me suis pas assis sur les bancs de l’école que je me souviens à peine de mon alphabet…
— Ce n’est pas perdu, René. Ce qu’on a appris ne s’oublie pas vraiment. Quand tu seras un homme et pourras disposer de toi, tu pourras recommencer à étudier…
— Crois-tu vraiment ? Cela me semble si loin… tous les jours je vois souffrir ma pauvre mère…
— N’as-tu pas une sœur aînée ?
— Si. Florine. Elle a dix-sept ans maintenant. Elle a pu échapper à Maître Descombes en se gageant chez des bourgeois de la Chaux-de-Fonds. Elle s’occupe de leurs enfants et aide la cuisinière. Je crois qu’elle est heureuse, ses maîtres sont justes et la traitent bien. Quelquefois, quand son maître lui donne congé, elle vient à Neuchâtel. Elle économise ses gages et essaie de nous aider, Maman et moi. Regarde mes chaussures, c’est elle qui me les a achetées…
— Je vois surtout tes pieds nus dans des sabots ! En avril !
— Comme tu le vois, je porte mes chaussures attachées à une ficelle autour de mon cou pour ne pas les salir ni les user. Maître Descombes tient à ce que j’aille chaque jour à l’office de cinq heures du soir, et le dimanche à celui du matin bien sûr. Alors je mets mes chaussures. Je les remets également lorsque j’entre chez ses clients et fournisseurs.
— Mon pauvre René ! Ah… je crois que la pluie s’est arrêtée…
Blaise tend son bras. Oui, il ne pleut plus. Il sent tout-à-coup un grand élan de compassion pour son presque-cousin si peu favorisé par le sort et lui dit brusquement :— René, si tu veux, je t’apprendrai à lire, le soir… moi je sais…
— Avec quoi ? Tu as des livres de classe ?
— Non. Mais à l’imprimerie, les apprentis récupèrent les feuilles ratées. Plutôt que d’en faire des petits bateaux pour naviguer sur le Seyon ou des cornets pour les marrons chauds, je peux t’apprendre à lire dessus…
— C’est gentil de ta part ! J’ai tellement le désir de savoir lire…
— René, je dois y aller. Et toi aussi, qui risques d’être puni si tu tardes. Où tu habites, tu entends la cloche de l’ancien couvent des Récollets ?
— Oui. Très bien.
— Quand elle sonne huit coups, as-tu soupé ?
— Oui. Heureusement, Maître Descombes est un couche-tôt. Pour Maman et moi, c’est le meilleur moment de la journée. Nous sommes libres…
— Eh bien, si ta mère t’y autorise, rejoins-moi dès que tu auras entendu sonner l’office de huit heures, dans la ruelle derrière les entrepôts de l’imprimerie…
— Je sais où c’est. J’y suis déjà allé porter des messages.
— On se revoit ce soir ? Demain ?
— Ce soir si je peux.
René s’éloigne vivement, ses chaussures bringuebalant dans son dos.
BULLETIN DE SOUSCRIPTION : LE GRAND LIVRE
Le roman LE GRAND LIVRE de Jocelyne CATHELINEAU est proposé à la souscription ! Commandez votre exemplaire numéroté et dédicacé par l'auteure, tout en bénéficiant du prix de réserve inférieur à celui de la sortie !
Pour ce faire, téléchargez le bulletin de souscription, remplissez la deuxième page et envoyez à l'éditeur ou à l'autrice votre règlement.
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LE MYSTÈRE DE L'HOMETROU
Emménager dans un nouveau logement révèle souvent une part d’inconnu. Un sentiment excitant, à découvrir les secrets cachés. Aussi, lorsqu’une enseignante et ses filles jumelles découvrent un cahier-journal dans la cave de la maison d’école qu’elles occupent, elles sont loin d’imaginer ce qui les attend...
Puis, par une pluie d’orage, ce sont les intempéries qui réveillent le passé... une montre à gousset, des boutons «R.F.», et... Tout un pan d’une histoire tragique surgit, la curiosité est piquée et la vérité enfouie ne demande qu’à se dévoiler. C’est à cela que cette mère et ces demoiselles s’appliquent ! Sauf si les obstacles rencontrés les en empêchent, bien évidemment...
Entrez donc dans cette maison située dans le quartier Sainte-Pezenne à Niort, vous aurez à coeur d’aider Yveline et ses filles dans leur quête de vérité et de justice !
EXTRAIT CHAPITRE 1
Chapitre 1
Lorsqu’après plusieurs années dans une tour HLM au ras du boulevard ceinturant Niort, qui n’était habitée que par des retraités et leurs toutous, on nous proposa, les filles et moi, la location de la rue de l’Hometrou, il n’y eut aucune hésitation. C’est avec un peu d’impatience que nous avons attendu que l’ancienne maison d’école, qui avait été squattée et détériorée, soit remise à neuf et le jardin débarrassé. De temps à autre, nous venions voir notre futur logement, dont la peinture beurre frais, tout juste refaite, étincelait sous le soleil.
Le jour de l’emménagement, il pleuvait des cordes et les lieux nous semblèrent bien peu accueillants. Mais, deux jours après, le plus gros des cartons déballé, l’électricité installée, nous étions chez nous dans cette maison claire et vaste, flanquée d’une étroite bande de terre et d’un cabanon en pierre de taille. Le « jardin » a la particularité de former une sorte de terrasse en herbe, dominant la vallée de la Sèvre. De ce fait, les grands arbres qui bordent le fleuve poussent en contrebas, et nous sommes, dans la cuisine et les chambres, à hauteur de cimes, de pies et d’écureuils.
Les vacances scolaires se terminent, et nous goûtons aux dernières heures de repos. Élina fait de la chaise longue dans le jardin, juste sous ma fenêtre, Ethel écoute Norah Jones dans sa chambre, je range le bail récemment signé en chantonnant avec le CD…
— Maman, t’as regardé sur le bail comment ça s’écrit Hometrou ?
C’est Ethel, la plus curieuse de mes filles. Elle dit souvent que c’est parce que je lui ai donné un prénom qui commence par une question !
— Ça s’écrit : h.o.m.e.t.r.o.u, tu sais bien. Comme sur la plaque du début de la rue.
— Ça fait pas vrai, Hometrou, ça doit être la déformation d’un autre mot, homme dans le trou, homme-tronc…
— C’est quoi, un homme-tronc ? dit la petite voix flûtée d’Élina.
Ethel se penche à la fenêtre encore sans rideaux.
— C’est comme la femme à barbe ou les sœurs siamoises, c’étaient des attractions dans les cirques d’autrefois…
— Ethel, il y a aussi des hommes-troncs à la suite d’un accident. Ton papy en connaît un, que j’ai vu jouer au ping-pong en fauteuil. Il a été en quelque sorte désossé, il ne reste plus rien de ses jambes.
— Pouah, dit Ethel. Pauvre homme. Tu crois qu’Hometrou, ça veut dire homme-tronc ?
— Je ne crois rien, je n’en sais rien. Je sais juste que le nom est ancien. Nous sommes dans le bourg de Sainte-Pezenne, qui doit dater du Moyen-Âge. Il y a peut-être des moyens de savoir, mais tu n’as pas envie d’aller au cadastre ou aux Archives départementales aujourd’hui, j’imagine ?
— Non. Et puis j’ai dit à Ben de passer, maintenant qu’on est voisins. Je chercherai un jour. Pour moi, c’est homme-tronc et un curé ou un notaire d’autrefois a oublié un m.
— S’il n’avait pas d’orthographe, ce n’était pas forcément un homme du passé !
La voix d’Élina se fait de nouveau entendre.
— Moi, je pense que ça veut dire homme, et trou. Reste à savoir où est le trou.
Je ris.
— Tu dois être dessus ! D’après les renseignements fournis par la Semie, tu as posé ta chaise longue sur l’ancienne fosse septique.
— J’sens rien. Tu crois ?
— Il y a le tout-à-l’égout depuis longtemps. Mais la fosse doit subsister, au moins en partie. Méfie-toi, avec ton énorme poids et celui de ton bouquin, le sol risque de s’effondrer et Dieu seul sait où on te retrouvera. Dans la Sèvre, peut-être.
— T’exagères, Maman. Je dois peser moins que la chaise longue. Et puis j’ai l’estomac vide. On va goûter quand ?
— Puisque toi, tu es au rez-de-chaussée, si tu t’occupais du goûter ? J’ai du travail là-haut.
Je range encore quelques factures dans des chemises, puis je descends par l’escalier de bois.
Mes filles sont dans le salon, en train de faire les imbéciles, enveloppées, l’une dans un rideau non installé, l’autre dans un grand morceau de toile laissé par les déménageurs.
— Je suis Fantômette, et je découvrirai ton secret, l’homme-tronc, je saurai qui tu es !
— Piochi, piocha, je suis Arkéologia, homme-trou ou homme-tronc, je te découvrirai !
— Oh la la, les filles, quand je pense que vous allez entrer en seconde…
— Maman, faut bien qu’on s’amuse un peu. Toi, tu nous interprètes bien la danse du tri sélectif depuis que la Semie t’a donné quatre poubelles. Et puis, on est bien là, non ? On est plus détendues que sur notre boulevard. La première nuit, ça me faisait tout drôle de ne plus entendre Lutin aboyer.
La rue de l’Hometrou comporte un seul commerce, à cent mètres de chez nous : une boulangerie-pâtisserie, dont nous étrennons ce jour les chocolatines.
— On essaiera les pains aux raisins la prochaine fois, dit Ethel la bouche pleine. Maman, j’ai une idée, si on donnait un nom à la maison ?
— Un nom à la maison ?
— Oui, vu que c’est le numéro 7, on pourrait l’appeler « Sept à nous ».
— Mais nous sommes locataires ! Je propose « Sept ici », pour les gens qui nous chercheraient.
— C’est nul, c’est de l’humour de prof. J’ai une meilleure idée, on va l’appeler « Hometrou, sweet hometrou ».
— Et ça, c’est pire que de l’humour de prof, c’est de l’humour de potache. Remarque, ce n’est pas facile de nommer une maison.
— On lui donnera un nom dans quelques mois, dit Ethel en avalant la dernière bouchée. Quand on aura trouvé…
— Trouvé quoi ?
— Ben… l’homme-trou ou l’homme-tronc, pardi !
L'INTERVIEW
Edi’lybris : Bonjour Jocelyne
Réponse : Bonjour Pierre !
Edi’lybris : Comment as-tu fait la connaissance d’Edi’lybris ? Tu te souviens en quelle année ?
J’ai fait la connaissance d’Edi’Lybris en 2020… par erreur ! Tu étais en dédicace à Intermarché. Curieusement, j’avais juste remarqué ton nom, que je prenais pour un nom gallo. Or, j’ai appris cette langue bretonne non celtique, où « ao » correspond à notre « an ». J’ai cru par ailleurs, vu que tu étais adossé contre ses ouvrages, que tu représentais un éditeur régional bien connu. Et j’ai osé m’approcher pour te demander si réellement tu portais un nom gallo, et me proposer comme relectrice bénévole car j’avais remarqué le nombre toujours croissant d’erreurs d’orthographe de l’éditeur pour lequel je te prenais…
Edi’lybris : Être acceptée par le comité de lecture est l’une des premières étapes à franchir pour être publié au sein d’Edi’lybris. Comment cela s’est-il passé pour ton premier roman qui va être édité « Le mystère de l’Hometrou » ?
Le Comité de lecture d’Edi’Lybris est bienveillant… et averti, puisqu’il est amené à donner son avis sur un nombre conséquent d’ouvrages chaque année. J’avais donc confiance. Et puis, j’ai écrit « Le mystère de l’Hometrou » avec tout mon cœur, puisque c’était une « commande » de ma fille.
Edi’lybris : Quelle impression gardes-tu de ta collaboration avec l’équipe rédactionnelle ? Les conseils prodigués ont-ils été à la hauteur de tes attentes ?
Je dois dire, cher Pierre, que je suis contre tous les logiciels de correction, y compris celui que tu utilises ! Un seul avis m’importe : celui de relecteurs bienveillants, de bon sens et de bonne volonté, seuls capables de détecter des incohérences, des erreurs d’accord sujet-verbe, des lourdeurs, des hiatus, des mots mal-sonnants… J’ai, dans un premier temps, accepté de réécrire entièrement le livre – dont il n’existait qu’un exemplaire papier, le texte en ligne ayant disparu avec mon disque dur -en changeant les noms- et, dans un second temps, de supprimer les répétitions, les coquilles qui restaient, quelques incohérences… Un très long travail, que je n’aurais pas entrepris si je n’avais pas eu les encouragements de personnes que j’estime !
Edi’lybris : Parlons du livre à paraître… Comment l’idée de l’écrire t’est-elle venue ? Le titre recèle-t-il un sens caché ?
Bien sûr, sinon, il ne s'appellerait pas "Le mystère de l'Hometrou" ! Je laisse le lecteur découvrir ce qui se cache dans la cave et le jardin de la narratrice ! Et tout ce que ça va entraîner pour elle ! L’idée d’écrire, je l’ai en permanence, depuis mon tout jeune âge, et de fait, j’ai bien dû écrire une quarantaine de livres, dont la moitié est définitivement perdue, et l’autre moitié n’existe que sous forme d’exemplaires papier, tirés par moi, destinés à mon petit-fils...
Edi’lybris : Peux-tu résumer en quelques mots l’esprit de ton roman ?
Oui, en citant Ethel, une des filles de la narratrice du « Mystère de l’Hometrou » : quand on cherche, on finit par trouver.
Edi’lybris : La couverture : qui t’a fourni l’illustration ?
Tout le monde dessinant dans ma famille paternelle, c’est moi qui ai fourni le dessin… Mais le fond noir le mettant en valeur, c’est toi, Pierre, et ta bécane magique ! Et j’aime beaucoup ce que tu as fait à partir de quelques traits au pastel…
Edi’lybris : Quel message souhaites-tu délivrer à travers ton livre ?
Il y a dix ou douze ans, lorsque j’ai écrit la première version, pour faire plaisir à ma fille Clotilde, l’idée de publier était absente. Donc, pas de message « conscient ». En y réfléchissant bien, peut-être que toutes les pages du « Mystère de l’Hometrou » disent la même chose : l’amour peut tout…
Edi’lybris : As-tu un nouveau projet d’écriture ? Si oui, peux-tu en dévoiler quelques aspects ?
J’attends de voir si « Le mystère de l’Hometrou » va passer l’épreuve de la souscription ! Et si ça marche, j’ai un stock de romans déjà écrits et pour moi publiables. Mais, ce qui me tient à cœur, c’est d’écrire une fiction sur fond historique, l’histoire d’une Bible de 1772, qui a été imprimée en Suisse, est venue on ne sait comment jusqu’en Saintonge, et a été donnée en 2021 à la communauté protestante de Saint-Maixent, qui l’a restaurée.
Edi’lybris : Un dernier mot à l’attention des lecteurs ?
Écrire a été jusqu’ici une aventure en solitaire. Si les lecteurs le veulent bien, je serai contente de partager avec eux ma passion. De leur faire appréhender ce qui est ma devise, empruntée au poète Khalil Gibran « Le travail, c’est de l’amour rendu visible ».
Edi’lybris : Merci de t’être prêtée à ce jeu, à bientôt !
BULLETIN DE SOUSCRIPTION
Le livre LE MYSTÈRE DE L'HOMETROU de Jocelyne CATHELINEAU est proposé à la souscription ! Commandez votre exemplaire numéroté et dédicacé par l'auteure, tout en bénéficiant du prix de réserve inférieur à celui de la sortie !
Pour ce faire, téléchargez le bulletin de souscription, remplissez la deuxième page et envoyez à l'éditeur ou à l'auteure votre règlement.
En cas de problème, n'hésitez pas à contacter Edi'lybris à l'adresse mail suivante : edilybris@gmail.com
Bs mystere de l hometrou jocelyne cathelineau
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Date de dernière mise à jour : 23/10/2024