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L'édition, autrement  !...

 

BERTHELOT Joël

Présentation

Joël BERTHELOT

J'AI TELLEMENT ENVIE DE T'ÉCRIRE

Printemps 1917, quelque part en Allemagne. Loin de chez lui, l’artiflot, un artilleur blessé à la tête et dépourvu de sa mémoire est dérouté dans un camp de prisonniers, un camp froid et gris, très gris, noir même. Dénutritions, punitions, travaux forcés, maladies, sont des mots qui reviennent sans cesse nourrir le quotidien de ces hommes fragilisés par la détention. Ils s’efforcent de vivre dans des conditions détestables et immorales. Malgré tout, la captivité s’organise avec des camarades sincères et précieux.

Plus que tout autre, cet artiflot s’interroge sur son sort. Que fait-il là ? Qui est cette Marie dont le nom gravé sur sa bague évoque l’existence d’une femme, sa femme ?

Pour rester debout, un besoin nécessaire d’écrire le saisit. Cela ranimera-t-il en lui des souvenirs ? Seulement, à qui et où adresser ses lettres ? Sont-elles condamnées à ne jamais franchir la clôture de fils de fer barbelés qui lui tiennent lieu de résidence forcée ?

Alors, dans ce contexte, comment résister à de telles épreuves ? Comment éviter de se faire remarquer ? Comment survivre, tout simplement, lorsque la crainte des geôliers allemands vous habite à chaque instant ?

Couverture avec titre jtedte

EXTRAIT

1

Il est assis sous le ciel. Un ciel gris, triste, indéfinissable, sans couleur, sans lumière, sans éclat, un ciel qu’il ne connaît pas. Pourtant, ce matin d’avril signe une renaissance de la nature avec ses douceurs printanières et son impatience à éclore une nouvelle vie. Il ferme les yeux pour mieux s’imaginer un autre décor, des nuances dans une autre campagne, sous d’autres cieux. Il sait qu’il a déjà vu de verts paysages, senti des odeurs différentes, respiré un air doucereux sortant de terre noire riche et généreuse, frôlé de la paume de la main des épis de blé ondulant sous une brise légère, aimé apprendre et observer sous un autre ciel chaud et lumineux. Ici, cet univers, il ne l’aime pas et d’ailleurs tout ce qui l’entoure, il ne peut l’aimer, ce n’est pas le sien, ce n’est celui de personne, mais il existe, il est bien là et a été créé pour oublier que la vie n’existe plus autre part.

Il a pourtant le même tourment chaque jour depuis son arrivée. Naît une obsession de se creuser les méninges pour ressentir un fragment d’un ailleurs. Continuellement, les doigts de sa main droite tournent dans tous les sens cette large alliance blanche et terne qui est à son annulaire gauche. Sans pensée, sans raison, ce geste est devenu machinal, instinctif.

       Il se lève péniblement de ces marches en bois mal ajustées, pour rejoindre un groupe de camarades réuni au centre de cette piteuse allée caillouteuse et boueuse pressée entre des dizaines de baraques se faisant face, toutes identiques. Ils sont huit soldats revêtus pour certains de capotes croisées bleu-horizon, pour d’autres de vareuses de même couleur bien ouvertes, faisant apparaître une chemise blanche en coton froissé. Des bretelles à boutons assurent le maintien d’un pantalon dont un petit passepoil de couleur sur le côté indique l’origine de l’Arme. Des bandes molletières en laine et fixées par un lacet entourent les mollets jusqu’aux brodequins en cuir aux semelles cloutées. Sur les cols, quelques pattes de collet rectangulaires font dévoiler encore des chiffres bleu foncé. Quelques-uns portent un calot polo vissé sur la tête, pour les protéger probablement de cette triste fraîcheur matinale qu’ils vont affronter hors du camp.

       Il aperçoit dans l’allée centrale d’autres attroupements. Ici et là, certains portent des affaires civiles avec des brassards numérotés sur le bras de la veste, des ombres sales et miteuses attendent des ordres vociférés dans une langue qu’il ne connaît pas.

       L’Artiflot s’approche de ses camarades pour sortir de sa torpeur et tente de s’informer des événements récents, tout du moins ont-ils des nouvelles sur quelque évolution ? Cela paraît peu probable et d’ailleurs, qu’en ferait-il, de ces nouvelles, il ne comprend déjà pas ce qu’il fait là !

— Tiens, v’là l’Artiflot ! s’exclame Guichard avec son intonation graveleuse du Nord.

— Tu comptais encore tes doigts ? taquine doucement Albert.

— Peut-être qu’un jour, on en reparlera quand tout redeviendra normal ! répond sèchement l’Artiflot, un peu agacé. Je pourrai, j’espère, tout vous expliquer !

— Ouais, en tout cas, ce n’sera pas aujourd’hui, il faut se préparer à partir. Et merde, ces cabots vont encore nous brailler dessus !

— T’as l’habitude, non ?

— Ben non, ici je n’y arrive pas, j’me le dis tous les jours, on a l’impression de n’être plus rien.

— Oui c’est ça, t’es rien, nous n’sommes que des pauv’ types ! s’exclame avec un demi-sourire Favier souvent surnommé « Cœur vaillant » par bon nombre, un surnom qu’il accepte volontiers. Cependant, l’Artiflot évite de l’appeler ainsi, ne sachant pas quelle raison ont poussé les autres à l’attifer de cette manière. Un acte de courage ?

— Combien de temps à tenir dans ces casemates ? Ces pruscos vont nous faire crever de faim !

BULLETIN DE SOUSCRIPTION

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L'INTERVIEW

Edi’lybris : Bonjour Joël
Joël Berthelot : Bonjour Pierre

Comment as-tu fait la connaissance d’Edi’lybris ? Tu te souviens en quelle année ?
Un article de la presse régionale du salon du livre à Niort fin septembre 2023 expliquait bien l’orientation de cet éditeur associatif. Pierre Brandao est proche de ses auteurs en restant accessible, très pro et surtout, son idée de conception me correspondait bien. J’avais « fraîchement » terminé mon bouquin « J’ai tellement envie de t’écrire » et je n’avais pas encore réfléchi comment le faire connaître. L’auto-édition me plaisait bien, mais il fallait tout concevoir de A à Z…  Je me suis tourné vers lui… Un coup de pot, car je ne savais pas si cette histoire plaisait et convenait à une ligne éditoriale précise, comme chez certains autres éditeurs… !

Edi’lybris : Être accepté par le comité de lecture est l’une des premières étapes à franchir pour être publié au sein d’Edi’lybris. Comment cela s’est-il passé pour toi ?
Je t’ai adressé par mail mon livre avec quelques mots pour expliquer mon « jeune » parcours d’auteur, qui j’étais, d’où je venais, enfin tout le « tra-la-la » et quelques jours plus tard, sans trop y penser ( ?), tu m’as appelé pour me remercier et surtout m’expliquer comment fonctionne l’édition. Par la suite, j’ai reçu, au fur et à mesure de leur retour, le ressenti et les mails de ton comité de lecture et leur approbation pour accord d’une édition. Les courriers étaient évocateurs et j’ai réellement ressenti, non pas une fierté, mais une émotion que je ne pouvais transmettre !

Edi’lybris : Quelle impression gardes-tu de ta collaboration avec l’équipe rédactionnelle ? Les conseils prodigués ont-ils été à la hauteur de tes attentes ?
Le domaine de l’édition est un monde particulier qui a ses règles et ses choix. Avec Edi’Lybris, j’ai rencontré des auteurs simples, un éditeur rempli de conseils notamment dans l’écriture qui reste toujours ambigüe avec des phrases délicates et trop longues, des conjugaisons tarabiscotées : notre langue est souvent tordue, mais il faut la défendre ! Concevoir un bouquin, c’est bien, mais rester dans son coin est à éviter. On a besoin de conseils pour comprendre, apprendre, échanger, oui c’est peut-être ça le secret d’écrire, échanger et transmettre. On écrit, on aime ce que l’on fait, on est fier quand tout est abouti, mais après ? L’aventure commence là, quand tout est terminé, c’est le départ de l’ouvrage !

Edi’lybris : Parlons du livre à paraître. Comment t’est venue l’idée d’écrire sur ce sujet ?
Merci Pierre de poser cette question. C’est tout simple. J’ai écrit un bouquin sur mon arrière-grand-oncle né en 1876, intitulé « le parfum des racines ». Il raconte une vie entière à travers son journal écrit en 1946. J’ai eu la chance de lire récemment son manuscrit avec des lettres et des mots tout en rondeur, ses anecdotes, son parcours. J’ai raconté sa tranche d’histoire vécue en 14/18 que beaucoup ne connaissent pas, une souffrance de l’éloignement de ses racines, loin, très loin, hors de France. Je ne savais rien de lui, encore moins de son manuscrit. J’ai lu, j’ai aimé, j’ai bistré ses anecdotes, j’ai cherché des photos, des cartes de l’époque… Beaucoup d’émotions à travers son histoire. Je ne souhaitais pas qu’elle se termine dans un tiroir, perdue et effacée comme tant d’autres. Ce livre a été primé par un comité de lecture et j’en suis très fier, non pas pour moi mais pour ce héros « familial » que j’ai découvert et qui méritait, à ma façon, de réaliser un bouquin. Cela m’a encouragé à écrire une autre vie, une autre histoire, un autre ailleurs, … « J’ai tellement envie de t’écrire » s’inscrit dans cet accord et est tout ça à la fois. Il s’intègre à une bonne inspiration fidèle et juste. Voilà, c’est tout simple ! Ce n’est pas une passion, mais une envie de partager…

Edi’lybris : Peux-tu résumer en quelques mots l’intrigue, sans dévoiler la fin bien sûr ?
Toujours difficile de dévoiler, mais tellement tentant… C’est, cette fois ci, un roman historique basé sur des circonstances vécues, en 1917 et plus, en Allemagne dans un camp. Un prisonnier comme tant d’autres, mais lui est paumé dans sa mémoire en friche, il cherche et se cherche... ! Ce n’est pas un héros, les héros n’existent pas. Il devient, malgré lui, un fil rouge pour raconter et tenter de survivre ! À travers sa souffrance, se détache un sentiment d’attachement, presque de chaleur pour comprendre son tourment…  À travers lui, j’ai aimé mon émotion égoïstement ! Je ne sais pas si ça se dit !

Ce qui m’attire c’est rechercher le rien,  où il y a peu d’écrits sur une époque perdue, loin de chez nous. Je me dis souvent que c’est un « ailleurs inracontable ! ». Créer une histoire sur un environnement difficile et vrai est toujours délicat. Mais je me suis lancé… comme un tableau sans couleur, que du noir et blanc. Il faut aimer l’Histoire, elle a tellement à nous apprendre… Alors, à travers elle, à travers la vie ici, j’espère faire apprendre… ! Je ne dévoile rien, mais certaines lumières l’éclairent encore !

Edi’lybris : La couverture : du projet à l’étape finale, une aventure ?
Non, ce n’est pas une aventure, mais un dessin de Jean-Louis Forain, qui me plaisait bien et correspondait bien à cette histoire. J’ai contacté les arrière-petits-enfants de ce peintre d’époque pour avoir leur permission de publier ce dessin en couverture. Son œuvre, sa vie, son histoire, tout est écrit pour expliquer qui il était.  Là aussi, une belle émotion d’avoir l’accord et entendre une voix d’une descendante qui défend les valeurs de son aïeul !  

Edi’lybris : Quel message souhaites-tu délivrer à travers ton récit ?
C’est surtout un récit de partages avec un grand S. Perso, j’avais une histoire à écrire, sans penser à un message. Peut-être un besoin d’éclairer un peu un pan disparu, mais à mon niveau, je n’ai rien à délivrer. Les générations se suivent et ne se ressemblent pas. Chacun vit à son époque comme il l’entend, mais ces époques sont toujours troublées par des « quelques choses » ou des « quelqu’uns »… L’histoire peut révéler des compréhensions de ce qui a pu se passer et comme on dit souvent : « ne pas revivre les mêmes choses ! »… Ah bon ? On voudrait tellement que ça soit vrai ! 
Ah, si ! J’ai un message quand même : faisons lire et surtout aimons faire lire !

Edi’lybris : As-tu un nouveau projet d’écriture ? Si oui, peux-tu en dévoiler quelques aspects ?
Quand on commence, difficile de s’arrêter… un jour peut-être ! Je gribouille quelques chapitres en ce moment… Je m’aperçois qu’au fil du temps, les intrigues ont la cote ! Alors pourquoi pas ? Une histoire, une vie aimante, des vies sinueuses, un cadre… mais toujours vrai pour faire connaître !

Edi’lybris : Un dernier mot à l’attention des lecteurs ?
Je réfléchis à ce que je peux bien répondre à cette question ! Il y a quelques années, je ne pensais pas écrire un bouquin, deux, trois… D’ailleurs j’avais autre chose à penser… Ce qui me convient bien, c’est d’aller au bout, finir une histoire, l’aimer même. On a le droit ! Peut-être de l’émotion et des sentiments pour combiner tout ça et ne rien perdre ! J’écris le matin, c’est sympa, après il faut fermer ses pages et oublier… Oublier ? pas toujours facile ! Georges Wolinski disait « Quand je n’écris pas, je cherche toujours mes mots ! » Tout est bon dans l’écriture… et je suis sûr qu’il y a beaucoup de gens, des inconnus comme moi, qui sont cachés derrière leur bouquin ou leur histoire qui finira dans un tiroir, c’est dommage !
Le verbe partager est un verbe qui doit s’entendre et se transmettre (ça c’est de moi…) Tant mieux si l’histoire plaît et encore plein de tant mieux si l’Histoire vient éclairer notre présent  !

Edi’lybris : Merci Joël pour t’être prêté à ce jeu, à bientôt !
Merci Pierre pour cet interview !

Date de dernière mise à jour : 29/02/2024